Les particularités et curiosités






Nous avons vu avec les caractéristiques permettant la reconnaissance des modèles d'appareils à rideaux Foca que certains critères permettent d'identifier assez facilement un modèle. On peut encore affiner la classification des appareils Foca en utilisant des détails plus précis, ce qui a été réalisé dans les dernier ouvrage de JL Princelle et D Auzeloux (FOCAgraphie chez Le Rêve Editions) en introduisant la notion de version. Il faut cependant relativiser cette vision un peu schématique. On s'aperçoit vite avec l'expérience que de nombreux modèles ne sont plus dans leur état d'origine et qu'il existe donc des inclassables. Il semble qu'à cette époque, le "jetable" n'était pas à la mode et qu'il était plus économique de refaire entièrement un boîtier que de remplacer l'ensemble par du neuf comme cela se fait maintenant. L'illustration parfaite de ce propos est la synchronisation flash des boîtiers.







La synchronisation flash


La synchronisation "d'origine" s'est developpée d'après Mr Princelle dans "Foca Historica" au cours de l'année 1951. Auparavant, FOCA prenait en charge la mise à niveau des appareils dans ses ateliers ou chez des réparateurs agrées par la marque. Il était certainement possible de faire effectuer le travail par un réparateur indépendant. Les premières synchronisations d'origine étaient répérées par les lettres F et E gravées sur le dessus du capot.





Cette série de vues montre un éventail de synchronisations réalisées de façon "artisanale". On voit ainsi, en partant en haut à gauche, les variantes suivantes:

- PF2 n°15405 avec lettres frappées sans délicatesse!
- PF2B n°32070B sans aucune inscription.
- PF2B n°54474B (Marine Nationale n°006): cet appareil n'est probablement pas équipé de son capot d'origine (voir les relevés des numéros MN) mais la synchronisation a probablement été installée dans un atelier d'un arsenal vu le peu de souci de l'esthétique. Les lettres M et E (peu visibles sur la photo car la gravure est très superficielle) sont gravées à l'envers.
- PF2B n°58435B: le technicien ne devait pas être dans un bon jour car les deux lettres F et E ne sont pas dans le même sens!
- Universel n°70314: cet appareil présente une gravure originale qui n'a certainement pas été faite avec de l'outillage d'origine OPL.
- Universel n°71792: le dessus du capot ne porte aucune inscription, seule la prise F est repérée par un M sur le côté.

Voici donc quelques exemples non isolés qui illustrent parfaitement la diversité engendrée par les divers retours en atelier et qui permettent de trouver des modèles différents en abondance.






Les curiosités



Les FOCA PF1Bis format 18x24 (Coll A. Saudax et JPG)

Ces curieux appareils, situés dans des tranches de numérotation relativement proches, présentent tous les deux des traces d'utilisation intensive. La fenêtre d'exposition est réduite par deux lamelles. Lors de l'armement, le compteur de vue effectue un demi tour, et n'indique donc la bonne valeur qu'un coup sur deux. Le premier, PF1Bis n°66874 est équipé d'un Oplar 3.5/3.5cm n°66632 (coll. JPG) et le second, PF1Bis n°69524 n'est pas équipé d'objectif et a perdu son gainage qui était très dégradé (coll. A. Saudax).







Standard n°510191 avec objectif Angénieux (coll. JPG)

Ce curieux Foca Standard ne présente pas d'originalité au niveau du boîtier mais il est équipé d'une optique Angénieux qui semble être le résultat d'une découpe d'un bloc optique d'enregistreur CRC. Cet objectif Angénieux se trouve généralement dans un monture conique qui a selon toute vraisemblance été tronçonnée. Il est donc difficile de savoir donc si cet appareil pouvait trouver une utilité dans cet état, aucune mise au point n'étant possible.






PF2Bis n°304810 (collection Alain R Leroy)

Ce cuirieux boîtier se distingue d'un appareil classique par ses quatres tétons de centrage présents sur sa façade. A première vue on pourrait penser à un appareil "Poste" mais il n'en est rien: le boîtier est doté d'un obturateur normal et la mise au point fonctionne. On peut quand même remarquer la similitude du positionnement des tétons ainsi que la matière utilisée qui semble identique à celle de certains tétons "Poste". Il est donc possible que le montage soit d'origine OPL. Concernant son utilisation, on peut penser à un usage scientifique ou indsutriel sur un support permettant un positionnement rapide de l'appareil.



Le PF1 n°X20418 (collection J. Coitier)

Cet appareil en très bon état général a malheureusement été équipé d'une prise de synchronisation placée à un endroit peu courant. Ce modèle de prise semble assez moderne et ne correspond pas au matériel utilisé par FOCA. C'est donc l'oeuvre d'un réparateur indépendant.



Le PF1B n°63391 (collection JLM)

Voici un boîtier amusant. Une insigne du 8ème RPIMa a été apposée sur la face de l'appareil. Ce travail artisanal est cependant très bien réalisé.



PF2B n°092617

Cet appareil semble avoir été l'objet de réparations importantes: le boîtier porte une plaque 3 étoiles alors que les vitesses lentes sont absentes, le modèle de bouton ne correspond pas au numéro de série de l'appareil (boutons diamantés et aide mémoire plat) et l'objectif comporte des marques de démontage (trous percés dans la bague noire conique qui bloque la lentille frontale).



PF3 n°408204 (collection P.Bourgeois)

Autre appareil original. Sans doute lassé d'entendre parler de son Foca comme d'une copie de Leica, le propriétaire de cet appareil a inventé le Leica, copie de FOCA! Ce PF3 du dernier modèle est revêtu d'une gravure LEICA assez épaisse dont l'origine est mystérieuse car on ne risque pas de confondre ce modèle avec un Leica.



Le Standard monture Leitz n°511112

Ce Foca Standard a du être aussi l'objet de transformations approfondies à défaut d'être soignées. La griffe porte accessoire a été déplacée pour être dans l'axe optique tandis que la monture 36mm à vis a été remplacée par une monture 39mm à vis pour pouvoir monter un objectif Leitz. On peut supposer que lors des travaux le bouton de rembobinage a été abîmé car celui qui l'équipe est de fabrication maison.



Standard n°512289 avec optique Boyer

Cet appareil possède un boîtier conforme au modèle d'origine. Sa particularité réside dans l'optique montée qui est un Saphir Boyer. Cet objectif, surtout connu comme optique d'agrandisseur, était quand même qualifiée à l'époque d'objectif "universel" (document Photo-Hall 1960-61, Bernard Plazonnet). Ce Saphir Boyer de 50mm n°676056, ouvert de 3.5 à 32 suivant une échelle normalisée, avec commande crantée, est en monture 30mm. Il est dépourvu de rampe de mise au point. La bague adaptatrice de construction artisanale est de bonne facture. Elle comporte l'hélicoïdale de mise au point et des repères de distance. Cet ensemble parait fonctionnel et on peut juste remarquer qu'il devait être équipé d'un viseur externe de 50mm car celui incorporé dans le boîtier n'est pas réduit.



Focasport IIC (Coll. B. Laprade)

Ce Focasport IIC n°1041764 de deuxième série est équipé d'un objectif d'un type particulier. Certains adeptes du sensationnel l'auraient qualifié de "rarissime prototype inconnu". L'optique en question est le N OPLAR. Ne cherchez pas plus loin dans tous les catalogues et publicités de l'époque car il s'agit d'un appareil présentant un défaut de fabrication. Curieusement, le E manquant n'est pas gravé et les autres lettres ont quand même été peintes! Le contrôle qualité n'a pas été pour ce boîtier d'une efficacité à toute épreuve.