Les matériels médicaux OPL







La photographie endo-gastrique


La muqueuse de l'estomac, exposée en permanence à des sécrétions acides, peut présenter des lésions diverses allant de l'ulcération à la lésion cancéreuse. Depuis les débuts de la photographie, l'idée d'utiliser cette technique pour explorer l'estomac a été mise en oeuvre. Les premiers essais remontent ainsi à 1898: à cette époque, une petite caméra fixée sur un tube caoutchouc permit d'effectuer les premiers pas. Ce principe, repris en 1929 par des auteurs viennois, puis par les français Porcher, Garin et Bernay, a été développé aux USA sous le nom de "Gastrophotor" pour ensuite apparaitre à la fin des années 50 au Japon sous le nom de "Gastro-camera". Il avait comme gros défaut de prendre des photos à l'aveugle et donc de ne pas choisir la zone d'examen avec précision. La qualité de prise de vue était par contre en général très bonne.
Vers 1931, des photographies furent prises au travers d'un gastroscope, permettant ainsi de contrôler la zone de prise de vue. Les premiers appareils rigides, dangereux, furent ensuite remplacés par des appareils flexibles utilisant plusieurs lentilles. Cette technique avait comme limite l'éclairage de la cavité de l'estomac: le dispositif optique devait permettre une bonne transmission de l'image et l'éclairage, au début par lampe survoltée, imposait des temps de pose assez longs et l'emploi de films noir et blanc.


Le Gastroscope
(Coll. JP Pibouleau)


Conçu en 1954, le Gastroscope est le précurseur direct du Gastrophot: il est alors dénomé Gastroflex 54. Le coffret comprend l'endoscope muni de sa poignée. Il y a une poire de gonflage de ballonnets ainsi qu'une alimentation électrique de l'éclairage. L'endoscope comprend 52 éléments optiques dont un prisme de toit et la partie flexible contient 34 éléments. Le grossissement est de 1 à 40mm de distance et le diamètre de l'anneau oculaire est de 3mm. L'oculaire est réglable de -10 à +10 dioptries. L'appareil mesure 770mm avec son porte lampe et la partie souple mesure 390mm. Le diamètre de la partie souple est de 11mm tandis que celui de la partie rigide est de 8.5mm. Le Gastroflex ne comporte qu'un fil d'alimentation de la lampe d'observation. Le principe de cet appareil sera le même pour le Gastrophot.






Le Gastroscope n°48


On connait de la génèse du Gastrophot le nom du Pr Charles Debray, président de la Société de gastroentérologie de l'époque. C'est lui qui a établit le cahier des charges et popularisé ce matériel auprès de la communauté médicale. Par contre, on n'avait pas d'information sur l'étude effectuée chez OPL. On sait maintenant que les calculs ont été faits par Mme Suzanne Schahmaneche, ingénieur chez OPL. C'est a elle que le Duc de Grammont a confié le calcul optique de cet appareil. Cette collaboration avec le Pr Debray lui valut de sabrer le champagne avec lui lors de la présentation du matériel, ce dernier lui offrant en prime une "gastroscopie gratuite" dont elle ne profita pas!
Mme Schahmaneche avait 97 ans en 2009, elle est décédée depuis, mais elle nous a légué un exemplaire de Gastrophot qu'elle avait conservé lors de son départ de l'OPL.

Ce Gastrophot est doublement intéressant car il s'agit en fait d'un prototype plus évolué que les modèles classiques car il comporte un dispositif de prélèvement de biopsie intégré. C'est aussi un exemplaire neuf.







Le Gastrophot


Ce petit appareil photographique produit sous la marque OPL avait pour fonction de photographier l'estomac lors d'explorations endoscopiques. Ce matériel, conçu par OPL sous les indications du Pr C Bebray et du Dr P Housset, a été décrit dans la revue Focagraphie n°31 de janvier 1957 (voir pages Focagraphie) ainsi que dans Photo-Ciné-Revue de septembre 1957 et de manière très complète dans le "Traité pratique de photographie et de cinématographie médicales" de JM Dubois de Montrynaud, Y Bruneau et J Jomain d'Avril 1960 aux éditions Paul Montel.
Le Gastroscope photographique diffère du Gastroflex 54 par l'ajout d'une lampe éclair pour photographie. La longueur de l'appareil augmente de 15mm à cette occasion et l'endoscope contient un deuxième fil d'alimentation pour la lampe éclair. La construction est très légère car le corps de l'appareil est en aluminium anodisé brillant. Cette finition sans gainage permet un nettoyage soigneux et une décontamination de l'appareil. Le boîtier est utilisé couplé au Gastroscope ainsi qu'à une alimentation secteur délivrant des impulsions à 180 volts de 24, 32 ou 48 joules selon le réglage des interrupteurs. Les câbles sont blindés et l'ensemble relié à la terre pour protéger le patient et le manipulateur.


Le mécanisme semble simplifié, l'avancement n'est pas couplé à l'armement et se fait grâce aux perforations du film par la roue à picots. L'obturation se fait à vitesse unique, environ 1/25ème de seconde, par rotation du miroir de visée réflex. C'est la rotation du miroir qui établit les contacts pour le déclenchement de la lampe éclair (photo Gastrophot n°94, coll A Saudax). La durée de l'éclair, selon les sources serait de 1/500ème ou 1/800ème de seconde. Le film utilisé dans l'appareil est du film Kodachrome 35mm type lumière du jour permettant de prendre 30 vues de diamètre 6.5mm sur un film 24x36 de 20 vues.



Gastrophot n°26


Ce boîtier n°26 possède son objectif, son bouchon d'objectif et son cordon d'alimentation. On remarque que le bouton de rembobinage est une pièce commune avec les appareils Foca à rideaux à l'exception de la flêche indiquant le sens de rembobinage qui est absente sur ce modèle. Le capot du viseur, constitué d'une seule pièce, porte la gravure "France" en plus du numéro de série et du blason OPL.



Gastrophot n°141


Le corps du boîtier est identique mais la bouton de rembobinage est cette fois exactement celui des appareils Foca. Le capot du viseur est différent et comporte une trappe se dévissant par les 4 vis. Il porte de plus la gravure "fabriqué en France"



Les différences entre les appareils n°26 et 141.




On remarquera: la gravure "fabriqué en France" ou "France", la flèche sur le bouton de rembobinage, la conception du capot et l'objectif dont la fabrication semble légèrement différente.



Le Gastrophot n°157




Cet appareil, neuf en boîte, jamais utilisé, a une histoire. C'est probablement un des derniers fabriqués et il a été offert à Mme Schahmaneche , Ingénieur chez OPL ayant effectué les calculs optiques du Gastroscope.



Gastrophot Achromat
(Coll. A Saudax)


Ce curieux Gastrophot (nous l'appellerons ainsi à cause de sa parenté évidente avec les autres appareils) n'était peut être pas destiné à la gastrophotographie car il est dépourvu de tout contact de synchronisation pour éclairage. L'objectif est gravé "Achromat f=4.5cm". L'emplacement du passe fil est d'ailleurs obturé par un bouchon sur lequel un "h" est gravé, lettre qui est peut être le symbole de la marque de matériel ayant distribué cet appareil. Les autres utilisations possibles avec un éclairage distal incandescent pourraient être sur un bronchoscope ou un laparoscope. Le montage à vis du Gastroscope est ici remplacé par une fixation par collier de serrage autour de l'objectif.